Justin Frébourg

Justin Frébourg est étudiant à la maîtrise en études littéraires à l’Université du Québec à Montréal. Il rédige actuellement son mémoire, intitulé «L’expérience de la forêt dans Annihilation et Acceptation de Jeff VanderMeer», sous la direction de Rachel Bouvet. Passionné par la nature, les plantes et la forêt, Justin a toujours été fasciné par les relations complexes entre l’humain et son environnement naturel. En plus de ses études, il aime photographier les paysages, capturant la beauté et la diversité du monde naturel.

Description du projet de mémoire

Mon mémoire explore la représentation de la forêt dans Annihilation de Jeff VanderMeer, en mettant en lumière son rôle en tant qu’espace liminaire, lieu d’initiation et agent de métamorphose. La Zone X, au cœur du récit, remet en question les frontières entre l’humanité et la végétalité, en transformant ses habitants et l’environnement qui l’entoure.

La forêt dans Annihilation est à la fois un espace symbolique et un lieu de transformation. En mobilisant les travaux de Bachelard et Wunenburger, on peut voir comment la forêt représente un territoire à la fois fascinant et menaçant, une sorte de frontière entre le monde connu et l’inconnu. Dans ce contexte, la Zone X se distingue par son caractère unique, qui va au-delà des définitions traditionnelles de la forêt comme un milieu de vie ou un espace de confins. La forêt est un lieu à la fois naturel et mystique, un territoire en constante réévaluation, et la Zone X incarne cette notion d’espace liminaire, où les règles de la nature sont subverties. Ce caractère liminaire de la forêt s’accompagne d’une fonction initiatique. La Zone X est un espace de passage, où les personnages sont confrontés à la métamorphose et à une redéfinition de leur identité. Ce rôle initiatique fait de la forêt un lieu de transformation radicale, où l’individu doit se réinventer. La lumière et la métamorphose sont des éléments essentiels dans ce processus, car elles permettent d’élargir la perception humaine du monde naturel, en brouillant les frontières entre l’humain et le non humain. Le motif du miroir, omniprésent dans la Zone X, souligne cette inversion des repères. L’interaction entre la lumière et l’espace crée des effets d’inversion. Ces symboles sont porteurs d’une transcendance et renforcent l’idée de la Zone X comme un espace liminal, un lieu où les personnages sont poussés à redéfinir leur rapport à la réalité et à leur propre identité. La métamorphose, enfin, est au cœur de l’expérience de la Zone X. Chaque être vivant se transforme, effaçant les distinctions entre espèces et bousculant les concepts d’identité et d’individualité. Cette hybridation est une forme de régénération, une manière pour la forêt d’agir sur ses habitants, qui doivent accepter cette transformation pour redéfinir leur relation avec le vivant. Ainsi, la forêt, loin d’être un simple décor, devient un acteur dynamique et agent de changement.