Angela Marsh

Originaire de Montréal et de Toronto et installée à Québec, territoire non cédé du Nionwentsio de la nation Huronne-Wendat, Angela Marsh crée des projets artistiques-écologiques-relationnels qui sont le résultat d’une recherche de réciprocité intime et d’apprentissage du vivant. It’s really just a love story, son projet art-friche présenté par le Musée des beaux-arts du Québec en 2021, 2022 et 2023 est le sujet d’une monographie qui sort en 2025 de l’Éditeur SAGAMIE, et était finaliste du Prix Videre Création en arts visuels et le David Suzuki Foundation Rewilding Art Prize. Marsh a exposé son travail dans des centres au Québec et à l’Ontario, notamment au Musée canadien de la Nature (Ottawa), A Space Gallery (Toronto), OBORO (Montréal) et Centre d’art Jacques-et- Michel-Auger (Victoriaville). Elle détient une maîtrise en arts visuels de l’Université Laval (2019), ainsi qu’une maîtrise en éducation (2004) et un baccalauréat en histoire de l’art et environnement et société (1999) de l’Université de Toronto. Récipiendaire des bourses du Conseil des arts et des lettres du Québec et du Conseil des Arts du Canada, elle a publié ses recherches dans la revue Women Eco Arts Directory #13 The Art Of Empathy, la revue Research in Arts and Education de l’Université Aalto en Finlande, le Journal of Aesthetic Education et Cigale. Elle réalise des projets artistiques-pédagogiques dans les écoles à travers le Québec et est Chargée de cours à l’École d’art de l’Université Laval.

www.angelaevemarsh.net

Projet de recherche

Pour mon projet doctoral, je réaliserai une nouvelle création installative de « friche-jardin ».  Celle-ci intégra des connaissances en restauration écologique passive à la création artistique pour proposer des expériences esthétiques de cohabitation entre les vivants. Pour la sélection du site, je vise un projet friche-jardin dans un parc dans la Ville de Québec où la pelouse et les aménagements bâtis et entretenus dominent.  Comment peuvent-ils, la nature et l’expérience esthétique, s’opérer ensemble afin de proposer de nouveaux paysages culture-nature dans nos parcs urbains?

Avec sa complexité écosystémique, esthétique et relationnelle, j’explorerai comment l’œuvre d’art sous forme de friche-jardin peut agir comme passerelle pour proposer de nouvelles compréhensions et expériences de la friche et de la flore urbaine sauvage. Pour voir la friche-jardin comme une alternative esthétique à nos lieux suraménagés, afin d’accueillir une plus grande diversité de vivants et s’activer comme un « lieu transformateur ». [1]

Le concept de la « friche-jardin» est un oxymoron en soi, vu que la friche est une zone abandonnée par l’humain et le jardin est un lieu cultivé. Pourtant, en réunissant ces deux réalités dans le contexte d’une installation artistique, je propose un modèle de création inusité et non binaire. La friche-jardin est donc le fruit de collaborations artistiques, écologistes et relationnelles; un refuge à créer et à cultiver, à imaginer et à réaliser en collaboration avec et pour le vivant.

Je m’intéresse à l’intersection entre les gestes actifs et les gestes passifs dans les approches de restauration écologique, de création artistique et de stratégies de collaboration (entre espèces et disciplines). Influencée par un questionnement écoféministe et une éthique de la sollicitude (care), mon approche est guidée par des valeurs d’humilité, du service au vivant, du pouvoir du geste passif et d’une révérence pour la complexité écosystémique.

Grâce au cadre interdisciplinaire du programme de doctorat sur mesure à l’Université Laval, je travaillerai avec un comité art-science (avec la codirection assumée par Dre. Geneviève Chevalier et Dre. Alison Munson) afin de faire avancer mes recherches dans les domaines de l’art écologique et de l’écologie de la restauration passive, cherchant une réciprocité entre l’art et les sciences naturelles. Je souhaite comprendre comment un projet d’art peut avoir des fonctions écologiques, et comment des connaissances scientifiques peuvent devenir des moteurs de recherche et d’inspiration pour déclencher la création artistique.


[1] Tiré du site web de l’organisation SNAP, le 17 décembre 2024 : « Défini comme “une réorganisation de nos systèmes économiques, technologiques et sociétaux”, le changement transformateur est jugé indispensable si on veut renverser le déclin de la biodiversité et les changements climatiques. »  https://snapquebec.org/un-nouveau-rapport-de-lipbes-sur-le-changement-transformateur/