Alexandre Côté
Artiste 2SLGBTQIA+ originaire de Tiohtià:ke / Mooniyang, Alexandre Côté a participé à de nombreuses expositions environnementales, résidences interdisciplinaires et festivals internationaux, dont des performances à Montréal, Venise, New York et Fort-de-France. Sa pratique déploie une iconographie d’œuvres performatives, plastiques et queers, qui sensibilisent aux enjeux écosystémiques et aux actions activistes, générant des modèles d’agir écologiques dans un contexte de transition socioécologique. Son travail de terrain tente de révéler des interconnexions inédites entre récits multiples – climatique, riverain, insulaire, queer – et focalisations d’une variété de corps fluides, fragiles et poreux, coparticipants à la vie des écosystèmes du Fleuve aux rivières, des lacs aux archipels.
Recherche-création
Ma recherche-création puise dans les traces matérielles et immatérielles de l’activité humaine sur les rives, îles et littoraux de Tiohtià:ke / Mooniyang à l’ère du capitalocène. Ma démarche explore les possibilités artistiques de la performativité et de la plasticité, de l’espace riverain au milieu muséal, qui participent à l’émergence de modèles d’agir écologique. Mon projet d’exposition déploie une iconographique performative, plastique et queer, émanent d’un travail de terrain réparti en 20 interventions. Déployée pendant deux années sur les rives du Magtogoeg / Kaniatarowanénhne à la Skawanoti / Pamskodategw, cette recherche empirique en milieu riverain comprend nettoyage de berges, retrait d’espèces exotiques envahissantes, caractérisation de déchets, ainsi qu’actions performatives et documentation médiatique.
Qu’il s’agisse d’enchevêtrements de déchets synthétiques et de matières organiques retirés du littoral ou de la rive, de protocole d’éradication d’espèces comme le roseau commun ou la renouée du Japon, ou d’actions de conscientisation aux enjeux écologiques actuels, mon approche avec le vivant s’articule dans une éthique et une esthétique environnementale.
Grâce à des critères innovants d’écoconception valorisant l’adaptabilité et l’agentivité en contexte de transition socioécologique et d’urgence environnementale, j’édifie une écologie de pratiques interdisciplinaires. J’étudie les réalités écosystémiques locales en me positionnant à l’ère du capitalocène, qui désigne l’époque géologique actuelle caractérisée par les impacts de la pollution humaine et capitaliste sur la biosphère. Je m’intéresse tant aux relations entre l’œuvre performative authentique et sa documentation médiatique comme création à part entière, qu’aux liens entre la création plasticienne, la pollution plastique et la matière plastique issue du polymère. Ces recherches mènent à mon exposition finale, composée d’éco-performances, de photographies aériennes, d’essais cinématographiques, de dispositifs maritimes, de collections de déchets érodés et d’installations de plastiques retirés des littoraux émanent du travail de terrain. Mon mémoire-création vise à générer de nouveaux imaginaires environnementaux, tout en créant des effets bénéfiques pour les rives investiguées.

