Vickie Grondin
Graduée de l’École de danse contemporaine de Montréal (2014), Vickie Grondin complète par la suite un baccalauréat en communication à l’Université du Québec à Montréal. En 2016, elle cofonde Flamant, collectif de films de danse où elle signe plus de 100 réalisations sur quatre années dont certaines œuvres sont diffusées ici et à l’international. Artiste multidisciplinaire, réalisatrice et autrice, sa démarche s’ancre dans une réflexion intime entre le corps et le territoire, plus particulièrement avec les milieux insulaires tels que les Îles de la Madeleine où sa pratique s’inscrit depuis 2017. Plusieurs de ses œuvres surgissent de sa relation avec l’archipel et de diverses collaborations telles que: Il fait bleu (2021), recueil de poésie et de photographie coécrit avec Alphiya Joncas publié aux Éditions OMRI. Précession des équinoxes (2022), exposition solo de photographie, texte et performance présentée dans le cadre du festival en arts littéraires CANICHES et coproduite par le centre VU (Québec). Récemment, son film Ce qui subsiste (2023), un récit hybride entre le court métrage de fiction et de danse questionnant nos comportements dominants face à l’environnement et son effondrement, a débuté son circuit de diffusion au Festival du cinéma international en Abitibi-Témiscamingue ainsi qu’au Festival Images en vues des Îles de la Madeleine.
Présentation de projet
Présentement candidate à la maîtrise en arts visuels à l’Université du Québec à Montréal, elle poursuit une recherche théorique, politique et sensible sur la notion de corps-territoire. Inspirée par l’écoféminisme, elle cherche continuellement à faire-corps avec le territoire insulaire, à faire partie de, voire d’éroder avec pour explorer un rapprochement avec l’écosystème et ce qu’il éprouve. L’autoportrait, l’écriture et la performance vidéo sont pour elle des pratiques émancipatrices et médiums lui permettant de faire image avec sensibilité. En menant une recherche incorporée et attentive du corps-territoire, elle cherche à transférer l’épaisseur du vécu à l’espace collectif de la galerie, du livre ou du film. Les espaces de réciprocité et d’échange qui alimentent un savoir intersubjectif et coconstruit l’importent grandement. Cette recherche est entreprit avec une nécessite de prendre part à la réflexion d’interdépendance avec le vivant d’un point de vue situé féministe et insulaire. La chercheuse se demande activement comment visibiliser ces tentatives de faire-corps dans une pratique visuelle et écrite? Quelles observations peuvent se dégager du phénomène de l’îléite à l’échelle du corps? Comment le phénomène d’érosion est-il transférable au corps féminin? Elle emprunte donc différentes stratégies de collectes pour multiplier les réponses ou du moins les tentatives pour épaissir se faire-corps. L’une de ces cueillettes est celle la Zostère marine (Zostera marina) vivant dans les plans d’eaux intérieurs peu profonds de l’archipel (lagunes, baies). Facilement déracinable, elle se fait fréquemment arracher par les tempêtes de vents et s’échoue sur les plages où elle se décolorent par effets du vent, du sel et du soleil. Elle récolte à cette phase la Zostère marine déshydrater dont elle transforme la fibre afin d’en faire un papier texturé sur lequel elle intervient en incorporant son récit d’expérience.
