Justine Duclos
Justine a obtenu son baccalauréat en études littéraires en mai 2022 et elle poursuit aujourd’hui sa
maitrise dans le profil recherche sous la direction de Rachel Bouvet. Nouvellement membre de La Traversée, les espaces naturels l’ont toujours beaucoup intéressée et avec cette opportunité, elle espère pouvoir approfondir son lien créatif et littéraire avec le territoire. Durant sa maitrise, elle aimerait s’impliquer de plus en plus dans des groupes qui partagent ses intérêts.
Description du projet de recherche
Les questions et problématiques reliées à l’environnement et à l’espace ont pris une importance
primordiale, autant dans les sphères politiques qu’artistiques. En ce qui nous concerne, les
représentations d’espaces naturels en littérature constituent la majorité de nos intérêts de
recherches. Le roman québécois Hélier, fils des bois a été écrit par Marie Le Franc, une autrice
française qui a fait de nombreux voyages entre le Québec et la France. Spécialiste de la forêt du
Tremblant en 1930, Le Franc nous fait découvrir l’espace québécois d’une nouvelle façon. Elle est
la première femme qui nous livre un récit de voyage ayant pour thème la forêt laurentienne.
La question du lieu est primordiale dans notre mémoire, tout comme les questions de perceptions.
En effet, l’approche phénoménologique des textes contribue à montrer un nouveau point de vue
sur l’espace. En quoi l’expérience est-elle un véhicule de connaissance? Comment l’expérience
démontre-t-elle une ouverture sur le monde de l’autre? Il nous semble aussi nécessaire d’étudier le
lien entre intériorité et extériorité, c’est-à-dire entre conscience et paysage. Il semble y avoir un
lien puissant dans ce roman entre l’humain et le territoire. La géopoétique est une approche qui
tente de mettre de l’avant cette relation. En quoi la géopoétique nous guide dans l’analyse
romanesque du roman de Le Franc?
La problématique doit encore être affinée, mais il est certain que notre angle de recherche ce
défini grâce au point de vue. Cette notion capitale prend place par la découverte de la forêt grâce
à un intermédiaire. Julienne, la protagoniste, changera son rapport au monde qui était basé sur
une éducation française élitiste grâce aux paysages. L’expérience du lieu contribue à une
ouverture sur le monde qui permettrait d’achever une quête de soi. Il sera donc question de
montrer comment l’expérience du mouvement et des sens permet à Julienne de changer sa façon
d’être. La subjectivité de la perception permet un nouveau rapport au territoire rejoignant la
pensée géopoétique.
Avec cette problématique, la géopoétique permettra d’analyser le texte d’un nouvel angle pour
ainsi prendre en compte les facteurs émotionnels que la jeune femme entretient avec la forêt. Il
sera question d’étudier les élans géopoétiques dans la création romanesque par les notions
proposées dans les diverses théories de géographie littéraire. Nous travaillerons à faire ressortir la
primordialité de la perception subjective d’un corps pensant déterminée par son propre champ
d’expérience. C’est alors que nous pourrons voir en quoi cette ouverture permet d’atteindre un
rapport holiste avec le monde.
Ce mémoire permettra de jeter une lumière nouvelle sur une méthode qui promeut la relation
active entre paysage et sujet en découvrant de nouvelles sphères de connaissance par rapport au
territoire forestier québécois.