Alexandre Côté-Perras
Alexandre Côté-Perras poursuit un doctorat de recherche-création en études littéraires (UQAM). Après s’être penché, dans le cadre de sa maîtrise, sur la tension entre la peur et l’enchantement en contexte de crise écologique, il explore maintenant les potentialités d’une écriture et d’un imaginaire environnementaux informés par des recherches en sciences de la nature. Il est récipiendaire de la bourse ReVe 2022.
Description du projet de recherche
Le projet doctoral Écologies littéraires : savoirs et imaginaires du territoire, suivi de Chemins de ronde, examine la validité de la création littéraire comme source de sensibilisation et de réflexion écologiques. Il pose l’hypothèse que les oeuvres narratives peuvent influencer les mentalités en offrant des alternatives aux imaginaires dominants responsables de la mise à distance de l’environnement naturel. En analysant les discours contemporains au sujet de l’environnement, il mettra en cause les représentations qui empêchent une réponse collective et interdisciplinaire adéquate à la crise écologique et climatique. Le volet théorique de ma thèse conjuguera des arguments issus de la biosémiotique et des humanités environnementales pour favoriser l’accueil culturel de recherches en sciences naturelles, notamment en écologie, biologie et géomorphologie. En mettant à l’avant-plan la (re)connaissance des signes dans l’environnement et dans le vivant, j’analyserai un corpus d’articles scientifiques portant sur l’écologie de territoires québécois notamment le delta de la Yamachiche, les eskers d’Abitibi, les tourbières de Kamouraska. Ainsi, il cherchera à fournir des exemples probants de la potentialité évocatrice des sciences et à cartographier l’imaginaire qui émane de la pratique d’écriture des scientifiques. Pour soutenir les conclusions de la recherche, les nouvelles du volet « création » adapteront de manière littéraire ces articles scientifiques. Elles s’en serviront comme tremplin pour esquisser un imaginaire environnemental sensible à la vulnérabilité de nos territoires face aux dérèglements écologiques et climatiques. Chaque nouvelle mettra en scène une figure (au sens d’un être imaginaire) synthétisant de manière allusive les connaissances scientifiques mobilisées. Par leur sagesse du territoire, les diverses figures du recueil seront habilitées à « mettre en perspective » des existences autres-qu’humaines ; elles représenteront les multiples façons qu’ont les communautés autre-qu’humaines d’interpréter et d’habiter leur(s) milieu(x).